Siège et bataille
En poursuivant l’armée de Vercingétorix jusqu’aux abords d’Alésia, César observe que la ville est située au sommet d’une colline avec des rivières de chaque côté ; les Gaulois ont creusé des tranchées et érigé un mur de pierre autour de l’établissement. César détermina qu’Alésia ne pouvait être prise que par un siège et ordonna à ses hommes d’encercler le périmètre de la ville avec une ligne de circonvallation s’étendant sur environ 11 miles romains (16,7 km) qui comprenait 23 redoutes gardées par des sentinelles et des veilleurs de nuit.
Vercingétorix avait accumulé à peine 30 jours de rations, donc sous couvert de la nuit, il envoya le reste de sa cavalerie à travers les fortifications romaines incomplètes pour lever une force de secours du reste de la Gaule. Après avoir appris ce plan par des captifs, César renforça ses fortifications avec un large éventail d’obstacles et de pièges destinés à ralentir toute avancée importante ou soudaine. Pour repousser une armée extérieure, il ordonna à ses troupes de construire une ligne de contrevallation distante de 4,6 km de la première et longue de 21,3 km. Une fois achevés, ces ouvrages de siège protégeraient les Romains des défenseurs gaulois comme des renforts.
En attendant, la cavalerie gauloise partie d’Alésia réussit sa tâche, ayant amassé une armée comptant près de 250 000 hommes. Les Gaulois nommèrent quatre généraux sur cette armée : Commius des Atrébates, Viridomarus et Eporedirix des Eduens, et Vercassivellaunus des Arvernes. Cette force se mit donc en route pour briser le siège. Mais les défenseurs alésiens, n’ayant aucune nouvelle de la force de secours et s’inquiétant de leur situation, expulsèrent de la ville les personnes inaptes au combat. Les femmes et les enfants des Mandubii furent envoyés au campement romain pour s’offrir à l’esclavage en échange de nourriture, mais César les refusa.
Lorsque l’armée gauloise fut en vue d’Alésia, elle installa son camp à une courte distance du mur extérieur et prit une position offensive. Vercingétorix et ses hommes pouvaient les voir depuis le sommet de leur colline et se préparèrent à une sally. Le lendemain, les deux armées avancent sur les Romains, mais les légionnaires et les auxiliaires germains se battent de midi au coucher du soleil et les repoussent. Le deuxième jour, les Gaulois tentèrent un nouvel assaut sur le campement romain, mais l’armée extérieure tomba sur les ouvrages de siège et battit en retraite après avoir subi de nombreuses pertes ; ayant reçu avis de leur retraite, les forces de Vercingétorix se replièrent sur Alésia. Le troisième jour, des éclaireurs gaulois signalèrent la présence d’une brèche dans le mur extérieur à cause d’une colline escarpée. Vercingétorix fait passer 60 000 soldats par cette brèche et franchit les fortifications romaines. Au même moment, les soldats de Vercingétorix tentent de forcer le mur intérieur de tous les côtés. César dirigea des renforts vers ces zones, mais, se rendant compte de la précarité de leur situation, il dirigea personnellement quatre cohortes et un contingent de cavalerie pour contourner le mur extérieur et attaquer l’armée de Vercingétorix par derrière. Les Gaulois de cette section furent rapidement mis en déroute et abattus par la cavalerie romaine ; Vercassivellaunus lui-même fut pris vivant. Les défenseurs de la ville ont vu ce désastre depuis leur perchoir et ont rappelé leurs soldats du champ de bataille. Les Gaulois qui survécurent au massacre du mur d’enceinte regagnèrent leur camp, provoquant la fuite du reste de l’armée gauloise. Cette nuit-là, la cavalerie romaine attaqua leurs arrières, tuant ou capturant les guerriers restants.
Le lendemain, des envoyés d’Alésia informèrent César que Vercingétorix avait convoqué les chefs gaulois afin qu’ils décident de la marche à suivre, s’ils souhaitaient l’exécuter ou le livrer. César exige qu’ils déposent les armes. Les chefs le rencontrèrent à l’avant de son camp, rendirent leurs armes et lui livrèrent Vercingétorix. Ayant capturé Alésia, César donna un captif à chacun de ses soldats survivants en guise de récompense.
La chute d’Alésia ne marqua pas la fin de la guerre des Gaules, mais ce fut leur dernier conflit majeur. Les forces romaines continuèrent à éliminer les poches insurgées restantes pendant les deux étés suivants, sécurisant ainsi l’ensemble de la Gaule pour la république. En tant que chef de cette révolte, Vercingétorix est envoyé à Rome enchaîné, et le Sénat honore César d’une supplicatio de 20 jours pour ses succès sur le terrain.
Myles Hudson.