Dans le film Teeth de 2007, écrit et réalisé par Mitchel Lichtenstein, nous rencontrons Dawn O’Keefe (Jess Weixler). Les interactions continues de Dawn avec des hommes qui veulent profiter d’elle conduisent à une étrange prise de conscience sur son corps. Dawn est atteinte de Vagina Dentata : des dents génitales qui font que les hommes qui la pénètrent sans consentement finissent vicieusement émasculés.
De même, Le shintoïsme nous raconte qu’un démon aux dents acérées se cachait dans le vagin d’une femme et ne cessait d’émasculer tous ses maris. Elle demanda l’aide d’un forgeron qui lui fabriqua un phallus en fer pour briser les dents. Ce godemiché légendaire est maintenant enchâssé à Kawasaki. Les travailleurs du sexe prient parfois au sanctuaire pour se protéger des infections sexuellement transmissibles.
Chaque printemps, la ville célèbre le Festival du phallus d’acier, où les gens portent des ballons phalliques et sucent des sucettes en forme de pénis. Le festival s’est transformé en un événement qui sensibilise à la sexualité sans risque et se double d’une collecte de fonds pour les services de prévention du VIH.
Kanamara Matsuri « Festival du phallus d’acier »(Photo : Wiki)
Tout comme ce festival a réussi à pivoter loin de la mutilation gentielle mythique vers une sensibilisation à la sexualité positive, le film Teeth a changé la dynamique de l’histoire du vagin denté pour autonomiser, plutôt que diaboliser, la femme.
Il existe des cas réels(ish) de vagina dentata, principalement mis sur le compte de kystes dermiques qui peuvent créer des bosses dures n’importe où sur le corps, y compris vous-savez-où. De temps en temps, ce type de kystes peut faire pousser des cheveux ou des dents. L’University College of London propose des images graphiques et des conjectures sur des vagina dentata réels.
‘Teeth’ (Roadside Attractions)
Inspiré, peut-être, par toutes ces choses, certains dispositifs anti-viol ont été développés qui imitent le vagina dentata. Le plus réussi d’entre eux, appelé le Rape-Axe est un préservatif féminin avec des barbes directionnelles qui rendent impossible pour un homme de s’en retirer sans blessure étendue.
Mais peu importe la réalité physique, la peur psychologique qui anime le mythe et les histoires est réelle. Camille Paglia a écrit dans son livre Sexual Personae (1991) : « Le vagin denté n’est pas une hallucination sexiste : chaque pénis est diminué dans chaque vagin, tout comme l’humanité, mâle et femelle, est dévorée par mère nature. » L’argument est simple : aussi victorieux que soit l’homme qui entre dans un vagin, il en ressort inévitablement plutôt… diminué.