Traitement / Prise en charge
Le traitement et la prise en charge dépendent si le kyste colloïde est découvert fortuitement ou s’il est symptomatique.
Si le kyste colloïde est symptomatique et provoque une hydrocéphalie, il faut le traiter. En cas d’hydrocéphalie aiguë menaçant le pronostic vital, le traitement de l’hydrocéphalie doit être la priorité suivante après avoir assuré des voies respiratoires, une respiration et une circulation adéquates. Un drain ventriculaire externe (DVE) peut être placé pour soulager l’hydrocéphalie aiguë et peut être une procédure de sauvetage.
Après avoir traité ou écarté l’hydrocéphalie aiguë mettant en danger la vie du patient, le clinicien peut s’occuper du kyste colloïdal. Les options de traitement actuelles comprennent la craniotomie avec excision par une voie transcallosale ou transcorticale, l’ablation endoscopique et l’aspiration stéréotaxique.
Craniotomie pour l’ablation du kyste colloïdal
Un kyste colloïdal peut être enlevé par une craniotomie. Une craniotomie est une intervention chirurgicale au cours de laquelle une incision est pratiquée dans le cuir chevelu et une partie du crâne est retirée pour la durée de l’intervention puis le crâne est remis en place. Il existe deux voies distinctes pour retirer les kystes colloïdaux : l’approche transcallosale et l’approche transcorticale. Dans l’approche transcallosale, les deux hémisphères frontaux sont séparés, et un couloir chirurgical est créé à travers l’extrémité rostrale du genu du corps calleux pour accéder au kyste colloïdal. Pour la voie transcorticale, un couloir chirurgical est développé directement à travers le cortex cérébral, le plus souvent à travers le gyrus frontal droit et moyen, pour accéder au ventricule latéral. Le kyste colloïdal peut alors être retiré par le ventricule latéral.
L’ablation d’un kyste colloïdal par craniotomie présente le risque chirurgical initial le plus élevé, mais peut présenter le taux de récidive et de réintervention le plus faible. La craniotomie ouverte offre plus de degrés de liberté pour accéder au kyste colloïdal et peut être plus adaptée aux kystes colloïdaux de grande taille, mais présente des limites en fonction de l’approche choisie.
Enlèvement endoscopique d’un kyste colloïdal
Une chirurgie endoscopique consiste à faire une petite incision dans le cuir chevelu et un petit trou dans l’os. Un petit tube, généralement appelé gaine, est avancé dans le cerveau pour avoir accès au ventricule latéral. Un endoscope peut alors être passé dans le ventricule latéral pour retirer le kyste colloïdal. Dans sa forme la plus simple, un endoscope est un tube muni d’une lumière, d’une caméra et d’un canal de travail. La lumière éclaire la caméra pour lui permettre de voir ce qui se passe. Le canal de travail fournit au chirurgien un moyen d’amener les instruments et les outils devant la caméra pour effectuer la chirurgie.
L’ablation endoscopique d’un kyste colloïdal a tendance à présenter moins de risques initiaux que la chirurgie ouverte, mais peut aussi avoir un taux de réopération légèrement plus élevé que la chirurgie ouverte. L’approche endoscopique peut ne pas convenir à tous les kystes colloïdes en fonction de la taille et de la localisation du kyste.
Aspiration stéréotaxique d’un kyste colloïde
Une troisième option pour traiter un kyste colloïde est l’aspiration stéréotaxique. Celle-ci est réalisée en pratiquant une petite incision dans le cuir chevelu puis un petit trou dans l’os. Le chirurgien fait ensuite avancer une aiguille dans le cerveau et dans le kyste en utilisant une variété de neuronavigation avec ou sans cadre. Le contenu du kyste colloïdal peut être en mesure d’être aspiré, diminuant ainsi sa taille.
L’aspiration d’un kyste colloïdal peut ne pas être réalisable si le contenu du kyste colloïdal est particulièrement épais ou s’il n’existe pas de couloir sûr vers le kyste colloïdal. L’aspiration stéréotaxique d’un kyste colloïdal présente un risque chirurgical relatif moindre que la résection endoscopique ou ouverte du kyste colloïdal, mais le taux de réopération est le plus élevé par rapport aux deux autres modalités de traitement. Avec l’aspiration du kyste colloïdal, le kyste est laissé en place et décompressé simplement. Le kyste peut se réexpanser avec le temps et redevenir symptomatique.
Cyste colloïdal asymptomatique
Un kyste colloïdal asymptomatique ne justifie pas nécessairement un traitement. S’il y a une hydrocéphalie la plupart, tous les chirurgiens seraient d’accord, la chirurgie est justifiée, mais si un kyste colloïde est trouvé de façon fortuite, alors la chirurgie n’est pas nécessairement justifiée. Les kystes colloïdaux dont la taille est inférieure à 10 mm ou qui sont situés de façon plus centrale dans le troisième ventricule sont moins susceptibles d’obstruer à court terme. Ces kystes colloïdaux peuvent être surveillés au fil du temps par une imagerie en série visant à déterminer la taille et la localisation du kyste colloïdal ainsi que tout signe d’hydrocéphalie. Des cas peu fréquents ont été rapportés de kystes colloïdaux qui ont été suivis cliniquement mais qui ont provoqué une hydrocéphalie aiguë et la mort.