La maladie de Fabry, une maladie de stockage lysosomale liée à l’X, résulte de mutations du gène de l’α-galactosidase A (GLA) qui code pour une activité enzymatique de l’α-galactosidase A (α-Gal A) nulle ou nettement déficiente. Le défaut enzymatique entraîne l’accumulation progressive de globotriaosylcéramide (GL-3 ou Gb3), de son dérivé désacylé, la globotriaosylsphingosine (Lyso-Gb3), et de glycosphingolipides apparentés dans le plasma et les lysosomes tissulaires de tout l’organisme. Il existe deux principaux sous-types phénotypiques : Le type 1 « classique » et le type 2 « à apparition tardive », précédemment connu sous le nom de variantes rénales et cardiaques. Les hommes atteints de type 1 classique n’ont pas ou <3% d’activité α-Gal A normale et une accumulation microvasculaire proéminente de GL-3. Le début de la maladie chez les hommes de type 1 survient dans l’enfance/adolescence et se caractérise par des acroparesthésies sévères, des crises de douleur épisodiques, des manifestations gastro-intestinales, des angiokératomes, une hypohidrose et des opacités cornéennes/lenticulaires. Avec l’âge, l’accumulation progressive de GL-3 dans la microvasculature, les podocytes rénaux et les cardiomyocytes conduit à un décès prématuré dû à une maladie rénale, cardiaque et/ou cérébro-vasculaire. Les hommes de type 2 à révélation tardive présentent une activité α-Gal A résiduelle et aucune atteinte endothéliale vasculaire ; ils développent une maladie cardiaque et rénale à maturité. Les femmes hétérozygotes de type 1 ou 2 peuvent être asymptomatiques ou aussi gravement atteintes que leurs parents masculins. Le diagnostic des mâles affectés de type 1 ou 2 par le dosage de l’enzyme α-Gal A est fiable, tandis que l’identification des femelles hétérozygotes nécessite des analyses de mutation du gène GLA. Le traitement par remplacement enzymatique avec de l’α-Gal A humain recombinant s’est avéré sûr et efficace dans les essais cliniques et les études ultérieures. L’expérience a montré que le dosage et un traitement précoce sont nécessaires pour des résultats optimaux. Récemment, une thérapie pharmacologique orale par chaperon est devenue disponible pour les patients adultes présentant des mutations de l’AGL « accommodables ». Actuellement, des essais de thérapie par réduction du substrat et de thérapie génique sont en cours.