Déposition de Raphaël

La Déposition (Deposizione di Cristo), également connue sous le nom de Pala Baglione, Mise au tombeau Borghèse ou la Mise au tombeau, est une peinture à l’huile de Raphaël. L’œuvre est signée et datée « Raphael. Urbinas. MDVII » (1507). Il s’agit en outre du retable central commandé par Atalanta Baglioni de Pérouse en triomphe de son fils assassiné, Grifonetto Baglioni. La peinture est sur panneau de bois et mesure 179 x 174 cm.

Histoire

La famille Baglioni était les seigneurs de Pérouse et des régions voisines, qui dirigeaient également des condottiere ou des chefs de troupes mercenaires. Il y eut une occasion particulièrement sanglante à Pérouse dans la nuit du 3 juillet 1500, lorsque Grifonetto Baglioni et quelques membres de la famille en colère conspirèrent pour tuer la plupart du reste de la famille Baglioni pendant qu’ils dormaient. Selon Matarazzo, un biographe de la famille, après le carnage, Atalanta Baglioni, la mère de Grifonetto, a refusé d’héberger son fils dans sa maison. Lorsqu’il est retourné en ville, il a couru vers Jan Paolo Baglioni, le chef de famille qui avait survécu à la nuit, en s’échappant par le toit. Atalanta changea d’avis et se précipita après son fils, mais n’arriva qu’à temps pour voir comment son fils avait été tué par Gian Paolo et les siens. Quelques années plus tard, Atalanta commande à Raphaël un autel pour commémorer Grifonetto dans la chapelle familiale de San Francesco al Prato.

Raphaël travaille sur son projet pendant deux ans et le développe en deux étapes et de nombreux dessins préparatoires

Ce fut la dernière de plusieurs grandes commandes du jeune Raphaël à Pérouse. Il avait déjà peint pour la même église le retable Oddi (aujourd’hui au Vatican) pour le grand rival de la famille Baglioni et d’autres grandes œuvres. Cette nouvelle commande marque la formation de son style mature. Le tableau est resté dans l’église jusqu’à ce que, en 1608, il soit pris de force par une bande qui travaillait pour le cardinal Scipione Borghese, le neveu du pape Paul V. Pour apaiser la ville de Pérouse, le pape a commandé deux copies du tableau à Giovanni Lanfranco et au Cavaliere d’Arpino, et celle d’Arpino est toujours à Pérouse de nos jours. Bien qu ‘ elle ait été confisquée par les Français en 1797 et exposée au Louvre à Paris, elle a été restituée à la Galerie Borghèse en 1815, à l ‘ exception de la prédelle, qui a été transportée aux Musées du Vatican.

Analyse

Comme modèle de composition pour cette œuvre dramatique, l ‘ artiste a utilisé la Pieta de Pérugin, exécutée en 1495 et se trouvant aujourd ‘ hui au Palazzo Pitti. Toutefois, cette dernière incarne le Christ assis à même le sol, comme le voulait la coutume de l’époque. Il a beaucoup travaillé à la recherche des différentes figures, ainsi qu’à des esquisses préparatoires pour l’ensemble de l’image. Le résultat final a peut-être été créé par la juxtaposition de deux caricatures.

La scène représentée n’est en fait ni une Déposition ni une Mise au tombeau, mais se situe quelque part au milieu. Nous pouvons le comprendre grâce à l’arrière-plan : à droite, le Mont Calvaire, lieu de la crucifixion et du déplacement, et à gauche, la grotte dans laquelle se produira la Mise au tombeau. Ainsi, deux hommes dépourvus d’auréoles utilisent un morceau de lin pour porter le Christ mort. Eux et le Christ forment des diagonales très fortes en forme de la lettre V. Le jeune homme de droite, qui tient le Christ, est considéré comme l’image des jeunes qui ont été tués, le Griffonetto lui-même. Outre les deux hommes qui portent le corps, il y a saint Jean et Nicodème debout derrière et à gauche, et Marie-Madeleine, qui tient la main du Christ.

À l’extrême droite, dans un autre groupe figuré légèrement en retrait de l’action, se trouvent les trois Marie soutenant la Vierge Marie, qui s’est évanouie, très probablement à cause de sa tristesse accablante. La manière dont la Mère de Dieu s’agenouille est extrêmement inconfortable, avec une forte torsion et un drapé net. Bien qu’elle puisse être observée dans d’autres œuvres connues, son emplacement semble avoir été directement inspiré par l’exemple du Doni Tondo de Michel-Ange, créé quelques années auparavant.

En termes de couleurs, Raphaël équilibre l’utilisation de couleurs fortes, rouge, bleu, jaune et vert, et il crée un contraste subtil dans les tons du corps, le mieux étant le fait que la Marie-Madeleine vivante tient la main morte du Christ

Le retable

Auparavant, le retable était composé de plus que le panneau principal. Il y avait une moulure supérieure, que vous pouvez maintenant trouver à la Galleria Nazionale dell’Umbria à Pérouse. Elle comportait un panneau représentant « Dieu le Père dans une gloire de chérubins, bénissant son fils ». Le panneau principal comprenait en outre un cadre, dont certaines parties sont encore présentes, décoré de griffons couronnés et nourris par des putti ailés. Sur un côté inférieur, il y avait une perdella de trois éléments monochromes représentant les vertus théologales. De plus, les trois panneaux étaient alignés à la base du retable pour illustrer : L’espoir, la charité et la foi.

Galerie Borghèse à Rome,

Auteur : Raphaël

Raphaël

Raffaello Sanzio da Urbino (1483-1520), dit Raphaël, est un peintre et architecte italien de la Haute Renaissance. Ses œuvres sont célèbres pour la clarté de leurs formes, la facilité de leur composition et l’accomplissement visuel du parfait néoplatonicien de la magnificence humaine. Avec Michel-Ange et Léonard de Vinci, il forme la trinité conventionnelle des maîtres incroyables de cette période.

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