Objectif Déterminer les résultats à long terme du traitement de l’adénocarcinome in situ par conisation du col de l’utérus en utilisant une analyse de survie.
Conception Une étude rétrospective dans six hôpitaux universitaires du nord-ouest de la Tamise.
Population Quatre-vingt-cinq femmes avec un diagnostic histologique d’adénocarcinome in situ du col de l’utérus dans une biopsie à l’emporte-pièce ou au cône ont été identifiées à partir des bases de données pathologiques et cliniques.
Résultats Chez une patiente, un petit foyer d’adénocarcinome in situ a été trouvé dans un polype cervical. La cytologie subséquente était normale et aucun autre traitement n’a été entrepris. Les 84 autres femmes ont subi une biopsie à l’anse diathermique, une biopsie conique au couteau froid, une biopsie conique au laser ou une excision à l’aiguille de la zone de transformation. Une hystérectomie ou une seconde conisation a été réalisée chez 31/84 femmes (36,9%) dans le cadre du traitement initial. Au total, neuf (10,6 %) ont présenté des lésions invasives précoces, dont quatre étaient squameuses. Cinquante-neuf patientes ont été traitées de manière conservatrice après une ou deux conisations (suivi médian de 78 semaines, intervalle de 0 à 543 semaines). L’une d’entre elles a subi une hystérectomie ultérieure pour ménorragie. Cinq femmes ont subi un traitement pour suspicion de récidive, soit un taux cumulé de 21,5 % de traitement supplémentaire à quatre ans. Le taux cumulé de récidive histologiquement prouvée après une prise en charge conservatrice était de 4,3 % à un an et de 15 % à quatre ans.
Conclusions Dans les cas où les marges sont claires à la biopsie conique, il y a une place pour une prise en charge conservatrice d’un groupe sélectionné de patientes qui souhaitent préserver leur fertilité. Cependant, 16,7 % d’entre elles nécessiteront un traitement supplémentaire après quatre ans en raison d’anomalies cytologiques récurrentes. Les femmes qui optent pour une prise en charge conservatrice doivent faire l’objet d’une surveillance régulière et à long terme dans une clinique de colposcopie. Parmi les femmes dont les marges sont atteintes lors de la biopsie conique initiale, il existe une forte incidence de maladie résiduelle. Une seconde biopsie conique peut être un « traitement définitif » approprié pour les jeunes femmes qui souhaitent préserver leur fertilité si les marges de la seconde biopsie sont claires et qu’il n’y a pas de signe d’invasion. Même parmi celles pour lesquelles une hystérectomie est le » traitement définitif » proposé, une seconde biopsie conique peut être nécessaire avant l’hystérectomie pour éviter un traitement inapproprié d’une lésion invasive occulte.