Et c’est pour cela que je séjourne ici,
Seul et pâlement flâneur,
Alors que la laîche est flétrie du lac,
et qu’aucun oiseau ne chante.
Liste de vocabulaire :
La belle dame sans merci – the beautiful lady without mercy- le titre ne serait reconnu que par les personnes connaissant le français-. la plupart des lecteurs ne réalisent pas qu’elle est dangereuse/méchante ( » sans pitié » signifie qu’elle n’a aucune bonté et qu’elle est le mal absolu)
Sedge – type de plante herbacée/feuillue qui pousse au bord de l’eau
Hagard – échevelé / à l’aspect rude / à l’aspect vieux ou fatigué
Grot – grotte, une grotte où vivent des humains ou des animaux
Manna-dew – la nourriture/nectar des dieux, dit être délicieux et comestible
In thrall – sous le charme / captivé / captivant / sous le pouvoir de – ‘thrall’ a des connotations de menace, de mal, de pouvoir, de monstruosité (archaïque – esclave, serviteur, captif)
Sojourn – rester / traîner / arrêt temporaire de loisir dans un voyage – connotations de séjour bref, d’actes de loisir comme les voyages et les vacances
Gloam – le moment de la journée après le coucher du soleil – faire la nuit.
Histoire/Sommaire
Dans les trois premières strophes, il y a un chevalier triste et solitaire qui » flâne » sur une colline, qui est rencontré par un voyageur (le locuteur) qui lui demande ce qui ne va pas. Le chevalier est visiblement malade, il transpire et devient pâle.
Dans la quatrième strophe, la voix narrative passe au chevalier solitaire lui-même ; il explique qu’il a rencontré une femme vive et à l’allure sauvage dans une prairie. Elle se comportait de manière non civilisée et animaliste – elle avait des yeux fous et des cheveux détachés et sauvages (ce qui semble naturel aujourd’hui mais aurait été redouté par les lecteurs de l’époque). Le chevalier a pitié d’elle car elle semble être dans un état de détresse, car le but d’un chevalier est de protéger les personnes vulnérables (par exemple, l’idée du » chevalier en armure brillante » héroïque).
Dans la cinquième strophe, il est captivé par la dame et commence à la courtiser (romance) – elle habille le chevalier de bijoux faits de fleurs sauvages pour refléter son caractère sauvage.
Dans la sixième strophe, le chevalier décrit comment il l’a installée sur son cheval, et à partir de ce moment-là, il ne peut que la voir car il est tellement concentré sur elle et son chant ; il devient inconscient de son environnement.
Les septième et huitième strophes : le narrateur est encore plus captivé par la dame, elle le ramène dans sa » grotte d’elfe » – sa grotte de fée – et il est sous le charme et cesse de penser clairement ; il se réveille sur le flanc d’une colline (le même endroit que celui où le narrateur l’a trouvé) et il semble qu’il ait rêvé tout cela.
Dans les neuvième, dixième et onzième strophes, il voit les autres victimes de la dame – » rois et princes pâles « , » guerriers pâles » comme lui, tous ouvrant la bouche en signe de douleur, de souffrance et d’avertissement – ils crient vers lui et lui disent qu’il a été attrapé par » La Belle Dame sans Merci « .
La douzième et dernière strophe est une répétition de la première strophe- le chevalier est pris au piège dans une structure cyclique, où il est condamné à errer seul sur la colline froide dans un état proche de la mort, répétant son histoire à quiconque le trouve.
TECHNIQUES
Anaphore – les deux premières strophes sont dites d’une voix différente de celle du chevalier et demandent » what can ail thee « , soulignant la solitude du chevalier
Déplacement du pronom – deuxième personne dans les deux premières strophes, puis première personne lorsque le chevalier raconte son histoire
Parleur/Voix – le locuteur du poème s’adresse directement au chevalier et lui demande sur un ton inquiet son état, suggérant peut-être que le locuteur est une femme
Femme fatale – la femme est une figure de femme fatale, une femme dangereuse qui semble belle et vulnérable, mais qui est en fait trompeuse et séductrice. Elle utilise la gentillesse du chevalier contre lui, mais dans une interprétation alternative, nous pourrions soutenir que le chevalier est naïf et que c’est sa propre faute s’il est assez vulnérable pour être attrapé et manipulé par les femmes. Nous voyons qu’elle est intelligente et habile, il est l’un des nombreux guerriers, rois et princes qui sont devenus ses victimes – elle semble cibler en particulier les hommes de haut pouvoir et de statut.
Symbolisme :
– ‘La moisson est faite’- le décor doit être en octobre/novembre quand il fait froid, et ‘aucun oiseau ne chante’ suggère un manque de joie et de bonheur – la griserie et le froid
-Les saisons sautent en avant jusqu’à l’hiver (l’histoire du chevalier est en été) – les plantes sont en pleine floraison en été quand le chevalier et la dame se courtisent, elles sont montrées plus tard comme étant fanées ; les prés sont des prairies et des marécages qui montrent le temps de l’année, c’est symbolique car cela montre ses propres croyances et sentiments spirituels – optimiste en été, pessimiste et découragé en hiver (c’est aussi un sophisme pathétique, où le temps reflète l’humeur du récit)
les lys sont un symbole de la mort, ils représentent l’innocence restaurée de l’âme d’une personne après la mort, lorsqu’elle revient à un état d’innocence et de paix – le chevalier a soit une vraie fleur de lys sur son front, soit c’est un symbole de lys – dans tous les cas, cela montre qu’il est dans un état de fantôme, un état mortifère où il n’est qu’à moitié vivant.
Le chevalier a les joues rouges (une » rose qui s’efface « ) mais son teint devient » pâle « , ceux-ci indiquent la maladie, la vie et l’énergie le quittant. La rose se fane ; les roses symbolisent aussi la passion et l’amour, ce qui suggère que son amour autrefois passionné pour la dame a été remplacé par la maladie et la dépression.
– La » guirlande » et les » bracelets » que le chevalier porte proviennent d’un environnement sauvage – vraisemblablement, la dame les fabrique à partir de plantes et de fleurs qu’elle trouve dans les méandres – ceux-ci imitent un rituel de cour, où les cadeaux sont échangés entre les prétendants potentiels, mais il y a ici aussi une inversion de genre, car elle fabrique les fleurs pour lui, elles ressemblent plus à des sorts qu’à des gages d’amour.
Volta – la strophe 11 est une volta, un tournant dans le poème – jusqu’à ce moment, sa rencontre avec la dame a été enchanteresse et agréable, mais lorsqu’il s’endort, ses visions se transforment en images d’horreur et créent une ambiance / un ton plus sombre. A ce moment, nous réalisons que la dame l’a trompé depuis le début.
Structure cyclique- montre que le cycle de ce que fait la dame est sans fin, et le chevalier se sent piégé dans son esprit (bien qu’il ne soit pas physiquement piégé)/son âme est piégée parce que la dame a volé son bonheur-une relation infructueuse
Caesura- ‘ – Ah ! malheur !’- une interruption comme si le souvenir était si choquant qu’il doit faire une pause avant de poursuivre la partie triste de l’histoire, signale une perturbation du flux du récit qui crée un suspense avant la triste fin
Champs sémantique – de maladie (peut-être le mal d’amour) ‘hagard’ ‘pâle’ ‘seul’ ‘séjour’ ‘bercé’ ‘angoisse’ ‘humide’ suggère que le chevalier est dans un état de souffrance constante, et que les autres hommes avant lui sont dans la même situation
CONTEXT
Keats est considéré comme un « poète romantique », qui a traité des thèmes/idées romantiques communs : la nature, les extrêmes de l’émotion, le symbolisme, dieu/religion comme une extension de l’adoration de la nature, l’amour, la mort.
Le poème a été écrit en 1819, pendant l’ère géorgienne.
À l’époque, les cheveux détachés et qui ne sont pas dans un chignon soigné étaient un signe de sauvagerie/folie, donc cela devrait signaler au chevalier que quelque chose ne va pas avec la femme, mais au lieu de cela, il fait une fixation sur sa vulnérabilité et pense naïvement qu’il peut la sauver.
La théorie de la physiognomonie était populaire dans les années 1800, elle suggérait que l’apparence reflète la personnalité intérieure des gens (à l’époque, les personnes qui croyaient en cette théorie comprendraient que le chevalier est malade, que la femme est instable à partir de la description de leurs apparences).
La chevalerie – une idée médiévale de la politesse masculine – bien traiter les femmes, honorable, éduqué, noble, protecteur – des traits masculins positifs encouragés. L’idée du » chevalier en armure brillante » qui sauve la » demoiselle en détresse » était très populaire à l’époque médiévale (années 1000-1400) mais Keats, dans les années 1800, commentait peut-être le caractère dépassé de cette idée, comment elle n’était pas vraie dans tous les cas – toutes les femmes ne sont pas faibles, tous les hommes ne sont pas forts. La femme dans le poème perturbe l’idée de chevalerie parce qu’elle est plus intelligente que le chevalier et le trompe/manipule
Il y avait encore une attitude omniprésente à l’époque de Keats selon laquelle les hommes étaient supérieurs aux femmes parce qu’ils travaillaient et étaient éduqués, et avaient donc le devoir de s’occuper d’elles car elles étaient plus vulnérables et moins indépendantes
Keats a eu lui-même une vie amoureuse tragique – il est tombé amoureux d’une femme mais n’a pas pu l’épouser car il avait moins d’argent qu’elle – c’était socialement inacceptable – on pourrait dire qu’il pense que l’idée de chevalerie est dépassée et inexacte, il le montre dans le poème – les hommes peuvent aussi être sensibles et ne sont pas toujours supérieurs aux femmes. Dans la propre vie de Keats, il était une personne sensible et émotionnelle, ainsi qu’une personne malade qui est morte très jeune à l’âge de 26 ans, donc nous pourrions dire qu’il se voit comme le chevalier.
THEMES
Enchantement/Magie
Nature
Amour
Masculinité / Féminité > pouvoir masculin contre pouvoir féminin
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Maladie
Hubris (fierté excessive / arrogance)
Souffrance
Perte
Méchants / Victimes
Femme Fatale
Héros tragiques
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