Le diplôme de A. B.

Au rédacteur en chef de la Nation : –

Sir : A propos de votre remarque éditoriale sur la réponse du professeur Palmer à ses critiques au sujet de ce qu’il appelle une « difficulté insignifiante », je peux peut-être me permettre de dire, en mon nom et au nom d’autres personnes, que c’est une très mauvaise réponse à ceux qui prétendent que le diplôme de bachelier ne devrait pas être dérangé dans la possession de ses anciens privilèges. Si c’est une question de peu d’importance, les innovateurs agiront sagement en laissant les conservateurs en possession de l’ancien et en se consacrant au nouveau ; ces derniers ne pensent pas que ce soit une question de peu d’importance. Je crois fermement au système électif, mais je ne pense pas que quiconque ait le droit d’obtenir le grade d’A.B. si sa formation collégiale n’est pas largement basée sur les langues anciennes. Tous les arguments que j’ai encore vus de la part de ceux qui préconisent l’attribution de ce diplôme pour indiquer simplement l’achèvement d’un cours d’études de quatre ans, me rappellent ceux utilisés par le loup lorsqu’il avait décidé de manger l’agneau ; ayant pris la décision de faire une chose – pour des raisons d’opportunité, peut-être – ils justifient leur action par les meilleurs arguments à la portée d’une mauvaise cause.

La plupart des personnes qui utilisent les termes « défini » et « précis », en parlant du cours classique, entendent les comprendre dans un sens général, et non dans un sens mathématique. Et l’on peut certainement affirmer que le diplôme de licence « à l’ancienne » représente, au pire, un minimum de grec et de latin, de mathématiques et d’histoire. Il était défini presque dans le même sens que le M. D. ou le B. D. ou le LL. B. sont. De même, ces diplômes « prennent une variation individuelle de signification pour chaque personne qui les obtient », mais personne n’aura besoin de demander au lauréat d’un LL. B. s’il prétend être avocat ou théologien.

Mais, en admettant que le A. B. d’il y a vingt ans était indéfini, quelqu’un prétend-il que le nouveau système rend l’affaire meilleure ? Personne n’est susceptible de le faire. Ou bien certains de nos collèges diront-ils en substance au père : Il y a vingt-cinq ans, nous vous avons décerné un baccalauréat ès arts pour un travail quelque peu indéfini, mais nous comptons rendre l’affaire plus claire pour le public en accordant le même diplôme à votre fils pour un travail de caractère entièrement différent ? Si l’ancien diplôme est si indéfini et dénué de sens, il est étrange qu’aucun des réformés ne veuille tout avoir. Nous devrions supposer qu’ils souhaitent que la supériorité de la nouvelle éducation soit indiquée par quelque diplôme approprié.

Chaque diplôme collégial donné il y a vingt-cinq ans prétendait représenter une certaine quantité de connaissances, et indiquait grossièrement les principales sources de ces connaissances. Le bachelier en sciences et le bachelier en philosophie avaient peu ou pas étudié le grec, plus rarement le latin. En aucun cas, le diplôme ne prétendait représenter un minimum de culture. En ce sens, tous les diplômes étaient et seront toujours plus ou moins indéfinis. Mais ne mélangeons pas deux choses qui sont si faciles à séparer et qui devraient l’être. L’expérience prouve que, de temps en temps, un étudiant ne fait que perdre son temps en essayant d’apprendre une langue étrangère, et qu’il peut néanmoins atteindre un bon degré d’érudition dans d’autres départements. Certains étudiants qui font peu de progrès dans les langues mortes réussissent assez bien dans les langues vivantes. L’esprit d’un apprenant peut être formé plus efficacement au moyen d’une science, celui d’un autre, par une autre. Et ce n’est pas demander à nos autorités collégiales de faire quelque chose de déraisonnable que d’exiger qu’elles indiquent autant que possible les sources de la formation reçue par les diplômés qu’elles envoient. C’est l’erreur commune des nouveaux convertis de revendiquer pour leur système plus que ses mérites ne le justifient.

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