Le syndrome de la veine cave inférieure (VCI) comme manifestation initiale d’un adénocarcinome gastrique récemment diagnostiqué : a case report

Une femme malaisienne de 56 ans ayant des antécédents médicaux d’anémie a présenté un gonflement des membres inférieurs, une satiété précoce et un inconfort abdominal d’une durée d’un mois. Elle a signalé une aggravation de l’œdème des jambes lorsqu’elle se tenait debout pendant de courtes périodes. Elle a nié toute douleur thoracique ou tout essoufflement. Elle avait émigré de Malaisie environ 10 ans avant la présentation. Elle prenait des suppléments de fer par voie orale et de l’oméprazole. Une coloscopie avait été effectuée un an avant la présentation pour évaluer la présence de saignements gastro-intestinaux, et les résultats étaient normaux. Le résultat de son test respiratoire à Helicobacter pylori était positif, et elle a été mise sous trithérapie avec deux antibiotiques et un inhibiteur de la pompe à protons. Un examen endoscopique a été effectué, et le résultat était suggestif d’une masse, bien que le diagnostic ne soit pas définitif. Ses antécédents familiaux n’étaient pas significatifs. Ses antécédents sociaux étaient significatifs pour la consommation fréquente de poisson en Malaisie et étaient négatifs pour la consommation d’alcool, de cigarettes ou de drogues.

Lors de son admission au Stanford University Hospital, elle a signalé une prise de poids de 10 livres. Cette prise de poids était due à un œdème, bien qu’elle ait eu la sensation de s’amincir. Elle a déclaré être incapable de rester debout pendant plus de 15 minutes en raison de l’accumulation de liquide dans ses jambes. Elle a déclaré que sa mobilité était donc limitée. Ses signes vitaux étaient stables, avec une température corporelle de 37°C, une pression sanguine de 134/78mmHg, un pouls de 79 battements par minute et une fréquence respiratoire de 18 respirations par minute. Sa saturation en O2 était de 100 %. Son examen physique a révélé un souffle d’éjection systolique de grade 3/6, mieux entendu au niveau du bord inférieur gauche du sternum. Son abdomen n’était pas sensible à la palpation et ses bruits intestinaux étaient normoactifs. L’examen des extrémités a révélé un œdème 2+ sans piqûres s’étendant aux cuisses de façon bilatérale. Elle n’avait pas de ganglions péri-ombilicaux ou supra-claviculaires palpables. Elle n’avait pas d’autre lymphadénopathie palpable. Son examen cutané était normal. Les valeurs de laboratoire ont révélé un taux d’hémoglobine de 8,5 g/dl et un volume corpusculaire moyen de 71,2 ml. Son taux de réticulocytes était de 4,36 %. Un panel de fer a révélé une ferritine de 32ng/ml, une transferrine de 403μg/dl, une saturation de la transferrine de 3% et un taux de fer de 13μg/dl. Sa numération plaquettaire était de 519 000/μl, et son taux de globules blancs était normal. Son panel métabolique était significatif pour le sodium de 134mmol/L. Ses tests de fonction hépatique étaient significatifs pour une aspartate aminotransférase de 122U/L, une phosphatase alcaline de 478U/L et une albumine de 2,3g/dl. Son électrocardiogramme a montré des inversions d’ondes T dans les dérivations V1-V4 et un schéma S1Q3T3.

Le diagnostic différentiel comprenait une embolie pulmonaire et une lésion ou une ischémie myocardique. Son taux de troponine était négatif. Une échographie des extrémités inférieures n’a montré aucune thrombose veineuse profonde. La tomodensitométrie (TDM) de l’abdomen et du bassin a révélé un rétrécissement intrahépatique sévère de la VCI dû à un effet de masse (Fig. 1) et une masse mal définie de 3cm×2,9cm impliquant l’antre de l’estomac (Fig. 2). Les tomodensitogrammes ont également révélé la présence d’implants omentaux et une extension nodulaire de la tumeur gastrique vers l’arrière, dans le petit sac. Elle présentait une petite quantité d’ascite. La masse gastrique a été biopsiée au cours d’une endoscopie (initialement dans un hôpital extérieur). Les coupes histologiques de la biopsie de la masse de l’antre gastrique ont révélé un adénocarcinome invasif, modérément différencié, de type intestinal, avec formation de glandes et de nids (Fig. 3). La biopsie présentait un néoplasme positif à la pancytokératine. Le patient a été mis sous chimiothérapie avec capécitabine 1500mg par voie orale deux fois par jour et oxaliplatine 130mg/m2. L’équipe de radiologie interventionnelle a évalué le patient en vue de la pose éventuelle d’une endoprothèse IVC à un moment ultérieur dans le but de soulager l’obstruction veineuse. La pose d’une endoprothèse IVC a été reportée pendant que le patient était hospitalisé car cette procédure est généralement réservée à un traitement palliatif pour les patients chez qui la chimiothérapie a une utilité limitée ou pour les patients qui ont une mauvaise réponse à la chimiothérapie.

Fig. 1
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Compression de la veine cave inférieure par des foyers de métastases hépatiques. La tomodensitométrie de l’abdomen et du pelvis avec contraste intraveineux montre que la veine cave inférieure (flèches vertes) devient progressivement plus comprimée par la tumeur de haut en bas. a Veine cave inférieure patente au niveau du pancréas. d Compression quasi-complète de la veine cave inférieure au niveau de la partie supérieure des reins. a-d De supérieur à inférieur

Fig. 2
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Adénocarcinome impliquant l’antre de l’estomac. La tomodensitométrie de l’abdomen et du pelvis avec contraste intraveineux montre une masse nécrotique mal définie de 3cm×2,9cm. Le scanner révèle également des implants omentaux et une extension nodulaire de la tumeur gastrique postérieurement dans le petit sac

Fig. 3
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Les prélèvements histologiques de la biopsie de masse antrale gastrique. La biopsie a révélé un adénocarcinome invasif, modérément différencié, de type intestinal, avec formation de glandes et de nids. Les images sont montrées à différents grossissements : ×10 (a), ×20 (b) et ×40 (c)

Elle a été suivie dans la clinique ambulatoire d’oncologie et a été programmée pour un total de six cycles de capécitabine avec oxaliplatine. Son évolution a été compliquée par une hémorragie gastro-intestinale provenant de la tumeur gastrique après le quatrième cycle de chimiothérapie (Fig. 4). L’œsophagogastroduodénoscopie a révélé une tumeur non accessible à la thérapie endoscopique. Elle s’est ensuite remise de l’hémorragie gastro-intestinale. Le résultat de son test HER2 était positif avant la poursuite des cycles supplémentaires de capécitabine et d’oxaliplatine, et elle a donc été mise sous trastuzumab 8mg/kg et paclitaxel 175mg/m2. Elle a signalé une amélioration de son appétit et de son niveau d’énergie lors de ses visites de suivi, bien qu’elle ait continué à souffrir de ballonnements abdominaux. Au moment de la rédaction de ce document, elle en était au cycle 5 de paclitaxel et de trastuzumab.

Fig. 4
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Images endoscopiques de la tumeur gastrique

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