Les suppléments de curcuma sont populaires de nos jours, mais pour une femme en Arizona, la prise d’un supplément de curcuma pourrait avoir déclenché un problème de foie peu commun, selon un nouveau rapport sur le cas.
De plus, le lien entre le problème de foie de la femme et sa consommation de supplément de curcuma n’a pas été identifié par ses médecins – mais plutôt par la femme elle-même, après avoir consulté Internet.
Jusqu’à ce que la femme en parle, ses médecins n’étaient pas au courant qu’elle prenait un supplément de curcuma, et le cas souligne la nécessité pour les médecins et les patients de communiquer sur les suppléments que les patients prennent, ont déclaré les auteurs du rapport.
Le rapport, rédigé par des chercheurs de l’Université d’Arizona, a été publié le 10 septembre dans la revue BMJ Case Reports.
Le curcuma en tant que supplément
Le curcuma est peut-être mieux connu comme épice dans la poudre de curry, mais certaines études suggèrent qu’il a des propriétés anti-inflammatoires. Les premières recherches suggèrent que le curcuma peut aider à traiter certaines maladies, comme l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires sur ses avantages, selon les National Institutes of Health (NIH).
Dans le nouveau cas, la femme de 71 ans a commencé à prendre des suppléments de curcuma après avoir lu un article de presse sur une étude chez les animaux qui suggère que le curcuma peut aider à prévenir les accidents vasculaires cérébraux. Elle prenait également 20 autres médicaments et suppléments. Ses fournisseurs de soins de santé connaissaient la plupart de ces médicaments et suppléments, mais pas le curcuma.
Environ huit mois après qu’elle ait commencé à prendre les suppléments de curcuma, un test sanguin a montré des niveaux élevés d’enzymes hépatiques – un signe de problèmes de foie, selon le rapport.
Des tests supplémentaires ont révélé que la femme souffrait d’une maladie appelée hépatite auto-immune, dans laquelle le système immunitaire de l’organisme attaque le foie, provoquant une inflammation et des dommages au foie, selon le NIH.
Après son diagnostic, la femme a été suivie de près sans recevoir de traitement spécifique. Mais trois mois plus tard, elle a dit à son médecin qu’elle avait arrêté de prendre du curcuma, après avoir lu sur internet un lien possible avec des problèmes de foie.
C’était la première fois que la femme parlait à ses médecins du supplément de curcuma. Et sa suspicion quant à son lien avec ses problèmes de foie pourrait avoir été juste – après qu’elle ait arrêté de prendre le supplément de curcuma, ses médecins ont remarqué une diminution rapide de ses niveaux d’enzymes hépatiques, selon le rapport.
On sait que chez environ 10 à 15 % des personnes atteintes d’hépatite auto-immune, la condition est déclenchée par des médicaments ou des suppléments, selon le rapport. Dans ces cas, la condition est appelée hépatite auto-immune induite par les médicaments. On ne sait pas exactement comment les médicaments ou les suppléments déclenchent l’hépatite auto-immune d’origine médicamenteuse, mais on pense que dans certains cas, la dégradation des médicaments peut conduire à la formation de molécules qui déclenchent une réaction immunitaire, selon le NIH.
Lorsque les auteurs du nouveau rapport ont examiné 35 études antérieures sur les suppléments de curcuma chez les personnes, ils ont constaté qu’environ 5 % des participants à ces études ont connu des problèmes de foie liés aux suppléments. Il se peut que certains patients, comme les adultes plus âgés ou ceux qui consomment de l’alcool, soient plus enclins à ces problèmes liés aux suppléments.
Pour autant, les auteurs ont déclaré qu’il n’est pas clair si les composés du curcuma étaient effectivement responsables des problèmes de foie dans le cas de la femme. Un échantillon du produit n’était pas disponible pour le tester, mais il se pourrait que des contaminants dans le produit, plutôt que le curcuma lui-même, aient déclenché la condition, selon le rapport. Ou bien, il se peut que la combinaison de curcuma et d’autres médicaments et suppléments que la femme prenait ait conduit à la condition.
Toujours, le nouveau cas « souligne l’importance de discuter de l’utilisation du DS », en particulier chez les patients plus âgés, qui peuvent prendre plusieurs médicaments et sont également plus à risque de problèmes de foie, selon le rapport.
Le NIH recommande aux patients d’indiquer à leurs prestataires de soins, y compris leurs médecins, pharmaciens et diététiciens, les compléments alimentaires qu’ils prennent afin qu’ils puissent discuter de ce qui est le mieux pour la santé globale des patients.
Article original sur Live Science.
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