Les tuteurs doivent prouver l’inaptitude parentale dans les procédures de fin de tutelle

In re Lakota Z., 804 N.W.2d 174 (Neb. 2011).

Deux jeunes enfants ont été retirés de leur foyer après que la police soit intervenue lors d’une dispute domestique entre les parents et ait trouvé de la drogue dans la maison, mais pas de nourriture ni de couches pour les enfants. Les enfants ont été placés sous la garde temporaire des services de protection de l’enfance, qui les ont déplacés au domicile de leurs grands-parents paternels.

Le père des enfants a été accusé de négligence envers les enfants, de possession de drogue et d’agression. Il a admis au procès avoir agressé la mère des enfants à plusieurs reprises. Le plan de cas initial du père était la réunification, avec pour objectifs de contrôler sa colère, de vivre sans drogue et de subvenir aux besoins des enfants.

Un second plan d’intervention, établi après que le père ait été retiré d’un programme de conseil pour non-conformité, prévoyait une mise sous tutelle, et non une résiliation des droits parentaux.

Le tuteur ad litem des enfants a demandé à nommer les grands-parents paternels comme tuteurs. Les deux parents, l’agence des services de protection de l’enfance et le procureur du comté ont renoncé à toute notification ou participation à d’autres procédures à ce moment-là et l’agence a fermé son dossier.

Le père est entré dans un tribunal pour toxicomanes et a terminé le programme avec succès un an plus tard. Il a mis fin à sa relation avec la mère, s’est remarié, a obtenu un emploi stable et un foyer pour les enfants, et s’était « réuni émotionnellement » avec les enfants. Il a ensuite déposé une motion au tribunal de comté, dans le cadre de l’affaire du tribunal pour enfants, pour mettre fin à la tutelle.

Au procès, une grande partie des preuves s’est concentrée sur les problèmes du père pour contrôler sa colère. Il a admis s’être disputé avec sa femme et d’autres personnes et avoir eu des accès de colère, parfois en présence des enfants. Les grands-parents paternels ont demandé la suspension du droit de visite, ce qui a été accordé. Le père a obtenu des conseils et les visites ont repris par la suite.

Le tribunal de première instance a rendu une ordonnance concluant que, bien que le père ait eu des défauts, les preuves ne démontraient pas qu’il était inapte à soutenir la résiliation de ses droits parentaux. Le tribunal a donc mis fin à la tutelle.

Les grands-parents paternels ont fait appel. Ils ont soutenu que le tribunal a indûment placé la charge sur eux au lieu du père et a appliqué le mauvais standard de preuve en se concentrant sur l’inaptitude parentale plutôt que sur les meilleurs intérêts des enfants.

La Cour suprême du Nebraska a confirmé. La cour explique que dans les procédures de résiliation de tutelle impliquant un parent biologique, le principe de préférence parentale crée une présomption réfutable que l’intérêt supérieur de l’enfant est satisfait par la réunification de l’enfant et du parent. Une personne qui conteste la résiliation d’une tutelle doit prouver par des preuves claires et convaincantes que le parent biologique est inapte ou a renoncé à son droit de garde. Sans cette preuve, la nature constitutionnellement protégée de la relation parent-enfant exige la résiliation de la tutelle et la réunification.

Les grands-parents paternels ont fait valoir que cette affaire était différente parce qu’elle a commencé comme un jugement en vertu du code des mineurs du Nebraska. La tutelle dans cette affaire a été ordonnée sur la base de l’autorité du tribunal en vertu du code des mineurs de placer un enfant avec une personne de bonne réputation ou un membre de la famille approprié. Les grands-parents ont affirmé que la requête du père pour mettre fin à la tutelle était en fait une objection au plan d’action dans la procédure de négligence. Ils ont fait valoir qu’il avait donc la charge, en vertu de la loi régissant ces procédures, de prouver que le plan de l’agence n’était pas dans le meilleur
intérêt des enfants.

Les grands-parents se sont appuyés sur l’arrêt In re Eric O. & Shane O., 617 N.W.2d 824 (Neb. Ct. App. 2000), selon laquelle la doctrine de la préférence parentale ne s’applique pas lorsque les enfants sont jugés sous la juridiction du tribunal pour mineurs. Cependant, une décision ultérieure, In re Xavier H., 740 N.W.2d 13 (Neb. Ct. App. 2007), a statué que même lorsque les enfants sont jugés sous la juridiction du tribunal pour mineurs, la procédure régulière exige une démonstration de l’inaptitude parentale avant de priver un parent de ses droits parentaux.

Le tribunal a expliqué qu’il existe une présomption réfutable que l’intérêt supérieur de l’enfant est servi par la réunification et que cette présomption n’est vaincue que lorsqu’il est prouvé qu’un parent est inapte. Même si la norme de l’intérêt supérieur utilisée dans les jugements de mineurs devait l’emporter sur le droit bien établi dans les procédures de résiliation de tutelle, le principe de la préférence parentale s’appliquerait toujours.

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