Neuf maisons royales ont régné sur l’Angleterre depuis la conquête normande en 1066 et toutes ont laissé leur empreinte. Mais huit d’entre elles ont vu leur pouvoir passer ailleurs et, cet été, Royal Central se penche sur ce qui est arrivé à celles qui se sont maintenant effacées dans l’histoire. Aujourd’hui, nous nous intéressons à une dynastie qui est arrivée en tant qu’outsider et qui est devenue le tissu même de la royauté britannique.
La Maison de Hanovre
Rois par accident de naissance, les Hanovriens ont inauguré un nouveau style de règne royal qui, allié aux changements politiques et sociétaux déjà en cours en Angleterre, a conduit à une nouvelle forme de gouvernement.
George Ier succède au trône à la mort de sa cousine Stuart, la reine Anne, en 1714. Jamais trop attaché à son nouveau royaume, il partage son temps entre l’Angleterre et le Hanovre. Son fils, George II, est beaucoup plus proactif lorsqu’il devient roi en 1727, bien qu’une grande partie de la politique quotidienne soit passée au Parlement. George s’occupa des affaires étrangères et devint le dernier roi britannique à mener ses troupes au combat.
Il fut suivi par son petit-fils, George III, dont les règnes virent une nouvelle consolidation du pouvoir parlementaire ainsi qu’un succès mitigé en politique étrangère marqué, en fin de compte, par la perte des colonies britanniques enAmérique. George II a souffert de graves problèmes de santé mentale dans ses dernières années et la dernière décennie de son règne a vu son fils gouverner en tant que régent.
Ce prince est devenu roi en 1820 sous le nom de George IV et a régné pendant dix autres années, marquées par la décadence et les scandales sur sa vie privée. Son frère populaire, Guillaume IV, lui succède en 1830. Bien qu’ils aient engendré une série d’enfants illégitimes qui ont atteint l’âge adulte, Guillaume et son épouse, Adélaïde, ont perdu très tôt leurs propres fils et filles et savaient qu’un jour le trône passerait à la nièce du roi, Victoria.
Le dernier monarque
La jeune fille de dix-huit ans qui a succédé à la reine en 1837 a apporté avec elle une attitude nouvelle et déterminée à l’égard du pouvoir royal qui allait changer sonpays à jamais. Ambitieuse et tournée vers le succès, Victoria écoutait attentivement ses ministres tout en formulant habilement une nouvelle image pour sa dynastie, celle d’une famille royale dont le succès dépendait de leur dépendance mutuelle.
Le règne de Victoria a vu d’énormes changements sociaux, politiques et économiques à travers la Grande-Bretagne, la reine se tenant informée et impliquée dans tous ces changements. Pendant son règne, la portée coloniale de la Grande-Bretagne s’est rapidement étendue et, en 1876, Victoria a été déclarée impératrice des Indes.
Elle avait alors regagné l’affection de ceux qui étaient mécontents de sa décision de se retirer derrière les portes du palais au début de son veuvage. Plus tard, elle a continué à superviser les mariages de ses descendants jusqu’à ce qu’ils soient mariés à de nombreuses autres maisons régnantes d’Europe. Victoria avait fait des Hanovre l’une des grandes success-stories royales de leur temps.
Le Dernier Consort
Au cœur de son règne se trouvait sa relation et son mariage avec son cousin, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Leur mariage en février 1840 avait été un mariage d’amour qui avait donné lieu à neuf enfants et à une profonde dévotion pour eux deux.
Pour autant, leur union s’est également révélée être l’une des grandes réussites royales de l’époque. Albert, énergique et ambitieux, a exprimé ses talents dans une série d’innovations tant culturelles que sociales. Ses idées ont donné lieu à certains des événements les plus célèbres du règne de son épouse, notamment la Grande Exposition de 1851. Sa mort précoce, en 1861, a dévasté Victoria qui est restée en deuil jusqu’à la fin de sa vie.
La chute
La Maison de Hanovre est passée à l’histoire un jour d’hiver tranquille en 1901 lorsque Victoria est décédée. Son décès, à Osborne House sur l’île de Wight, le 22 janvier 1901, voit son trône passer à son fils, Édouard VII, qui devient le premier monarque de la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha, la dynastie de son père. Après près de deux siècles qui avaient changé à jamais la Grande-Bretagne et sa notion du pouvoir royal, la Maison de Hanovre n’était plus.
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