Indications du test
Les patients qui présentent une toux d’une durée ≥2 semaines avec un ou plusieurs des signes ou symptômes suivants doivent être testés pour la coqueluche :
- Paroxysmes de toux
- Souffle respiratoire
- Vomissements post-tussives
- Apnée avec ou sans cyanose
En outre, étant donné que la toux paroxystique avec une absence de fièvre est étroitement liée à la coqueluche, l’absence de fièvre peut indiquer davantage la nécessité d’un test.
Cependant, étant donné qu’un diagnostic et un traitement précoces de la coqueluche pourraient limiter sa propagation, et que les méthodes de tests de laboratoire sont fortement dépendantes du temps (Optimal Timing for Pertussis Laboratory Testing), il peut être approprié de commencer les tests plus tôt que 2 semaines après le début de la toux si la coqueluche est fortement suspectée.
Tests de laboratoire
Les tests de laboratoire sont extrêmement importants pour le diagnostic et la surveillance de la coqueluche. Cependant, lorsque la coqueluche est fortement suspectée, une prophylaxie doit être administrée aux contacts familiaux et aux autres contacts étroits à haut risque sans attendre la confirmation du laboratoire.
La sensibilité de la PCR, de la culture et des tests sérologiques est fortement impactée par le délai d’apparition de la maladie. Par conséquent, la sélection des stratégies de test de laboratoire appropriées dépend du temps. La figure ci-dessous décrit le moment optimal pour la PCR, la culture et les tests sérologiques pour le diagnostic de la coqueluche.
Figure adaptée du CDC
PCR
La PCR est un test de laboratoire très sensible recommandé par le CDC, particulièrement utile pour le diagnostic rapide de la coqueluche. Les patients présentant des signes et des symptômes compatibles avec la coqueluche doivent être testés par PCR pour confirmer le diagnostic. Les échantillons pour le test PCR doivent être obtenus par aspiration ou par écouvillonnage de la partie postérieure du nasopharynx. Contrairement à la culture, le test PCR ne nécessite pas de bactéries vivantes pour obtenir des résultats précis. Le meilleur moment pour prélever un échantillon pour le test PCR est au cours des trois premières semaines de la maladie, alors que l’ADN bactérien est encore présent dans le nasopharynx. Après la quatrième semaine de maladie, la quantité de bactéries dans le nasopharynx diminue rapidement, ce qui augmente le risque d’un résultat faussement négatif. Bien que la PCR soit un test puissant en raison de sa sensibilité élevée, les CDC recommandent qu’elle soit demandée en conjonction avec la culture lorsque cela est possible. Le test PCR n’est pas recommandé pour les patients asymptomatiques car les résultats faussement positifs sont plus probables chez ces personnes.
Culture
La culture bactérienne est un test de laboratoire hautement spécifique recommandé par les CDC et est considérée comme l’étalon-or du diagnostic de la coqueluche car elle permet l’identification de la souche et les tests de résistance aux antimicrobiens. Les patients chez qui l’on suspecte une coqueluche doivent faire l’objet d’un écouvillonnage ou d’une aspiration nasopharyngée (NP) dans la partie postérieure du nasopharynx pour confirmer le diagnostic. Le meilleur moment pour prélever un échantillon de culture est au cours des deux premières semaines de la maladie, car c’est à ce moment-là que des bactéries viables sont présentes dans le nasopharynx. Les spécimens de culture prélevés après 2 semaines ont une faible spécificité et sont plus susceptibles de produire des résultats faussement négatifs. Si le patient a reçu une antibiothérapie ou une vaccination antérieure contre B. pertussis, la sensibilité de la culture bactérienne diminue. Les médecins doivent envisager un test PCR simultané.
Sérologie
Les tests sérologiques ne sont pas recommandés par le CDC pour la coqueluche ; cependant, ils sont souvent utiles pour le diagnostic de la coqueluche à un stade avancé. Le moment optimal pour prélever un échantillon pour un test sérologique est de 2 à 8 semaines après le début de la toux. C’est à ce moment-là que les titres d’anticorps sont les plus élevés. Cependant, les tests sérologiques peuvent être effectués sur des échantillons prélevés jusqu’à 12 semaines après le début de la maladie.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à des résultats sérologiques inexacts. Il s’agit notamment d’une vaccination récente, d’une infection antérieure et d’une réactivité croisée avec d’autres espèces de Bordetella. Les tests sérologiques sont souvent inefficaces chez les nourrissons de moins de 6 mois en raison de l’interférence des anticorps maternels. Depuis mars 2017, les résultats sérologiques positifs des laboratoires commerciaux ne sont plus considérés comme confirmatifs aux fins de déclaration ; pour cette raison, la sérologie n’est pas un test recommandé par les CDC pour le diagnostic de la coqueluche.
Les tests sérologiques peuvent être utilisés pour déterminer le statut immunitaire. Veuillez consulter la rubrique Statut immunitaire de la consultation ARUP pour plus d’informations.
Comparaison des méthodologies de test de coqueluche
Méthodologie du test | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
PCR |
CDC-recommandé Haute sensibilité Ne nécessite pas de bactéries vivantes pour un résultat précis |
Doit être réalisé au cours des 3 premières semaines de la maladie pour des résultats précis La spécificité varie Risque accru de fausse positivité |
Culture |
CDC-recommandé par le CDC Haute spécificité permet l’identification de la souche et le test de résistance aux antimicrobiens |
Il doit être réalisé au cours des 2 premières semaines de la maladie pour obtenir des résultats précis Les résultats de la culture ne sont pas fiables. Faible sensibilité Il faut des bactéries vivantes |
Sérologie |
Peut être effectué jusqu’à 12 semaines après le début de la maladie Peut déterminer une exposition antérieure à B. pertussis |
N’est pas un test recommandé par les CDC
Vaccination récente, infection antérieure, et la réactivité croisée avec d’autres espèces de Bordetella peuvent entraîner des résultats inexacts Est souvent inefficace chez les nourrissons de moins de 6 mois |
Sources : CDC – ; Van der Zee, 2015 ; Nieves, 2016 |
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