Synopsis
La peste bubonique est une infection bactérienne grave causée par le bacille gram-négatif Yersinia pestis, qui peut provoquer 3 formes distinctes de maladie : la peste bubonique, septicémique et pneumonique (les formes pneumonique et septicémique sont abordées séparément). La peste bubonique peut évoluer vers les formes septicémique et pneumonique si elle n’est pas traitée.
Les puces transmettent la bactérie des animaux (par exemple, chiens de prairie, écureuils, tamias, rats, chats) aux humains. Le contact direct, les morsures d’animaux ou l’exposition à des carcasses infectées peuvent également provoquer la maladie. La peste bubonique ne peut pas être transmise de personne à personne, à moins qu’elle ne se développe sous la forme pneumonique.
Dans un événement bioterroriste, la peste serait très probablement libérée sous forme d’aérosol, ce qui entraînerait principalement la forme pneumonique hautement létale et contagieuse de la maladie. La peste bubonique n’en résulterait pas immédiatement, mais elle pourrait survenir par transmission secondaire par des puces infectées.
Que la peste bubonique soit contractée naturellement ou à la suite d’une attaque bioterroriste (libération de puces infectées), l’apparition des symptômes (après une période d’incubation de 4 à 7 jours) est soudaine et comprend des malaises, des myalgies, une forte fièvre, des céphalées, une tachycardie et le développement de gros ganglions lymphatiques régionaux sensibles appelés bubons (généralement dans la région inguinale).
Sans traitement, la peste bubonique peut évoluer vers une peste septicémique et parfois pneumonique en 2 à 6 jours, et le décès est fréquent. Le taux de mortalité de la peste bubonique est faible (1 % à 15 %) lorsqu’elle est traitée précocement mais peut atteindre 40 % à 60 % en l’absence de traitement.
La peste endémique est observée dans le sud-ouest des États-Unis (Colorado, Nouveau-Mexique, Arizona, Californie). Une dizaine de cas sont signalés chaque année aux États-Unis. Ailleurs dans le monde, la peste est observée au Vietnam, en Inde, dans l’ancienne Union soviétique et dans certaines régions d’Afrique.
Les personnes à risque pour la peste bubonique sont les chasseurs, les randonneurs, les travailleurs des abattoirs, les propriétaires d’animaux exotiques, les voyageurs dans les zones endémiques et ceux qui vivent dans des zones infestées de rats.
En 1995, une souche de Y. pestis multirésistante (MDR) a été isolée chez un patient atteint de peste bubonique à Madagascar, qui était résistante à au moins 8 antimicrobiens, dont la streptomycine, la tétracycline, le chloramphénicol et les sulfamides. À ce jour, il s’agit du seul cas documenté de Y. pestis MDR, bien qu’il n’y ait pas de surveillance systématique de la résistance.